Après un passage à la Rue Blanche, Yann Collette crée en 1978 avec le metteur en scène Pierre Pradinas le théâtre du Chapeau Rouge en Avignon. Un an plus tard, il fait ses débuts au cinéma dans Le Gagnant.

Son physique décalé, son oeil de verre et crâne chauve servent à merveille l’univers d’Enki Bilal avec lequel il collabore en 1989 avec Bunker Palace Hotel puis en 1996 dans Tykho Moon. Cette “gueule” du cinéma français excelle dans les seconds rôles sombres, de personnages retors et violents (La Maison assassinée et Le Bossu), ou en marge de la société chez Vincent Ravalec (Cantique de la racaille, La Merveilleuse odyssée de l’idiot toboggan). Ce qui ne l’empêche pas de s’adonner volontiers à la comédie, et compose pour Bernie Bonvoisin un savoureux personnage de flic dans Les Demons de Jesus.

En 1995, il tourne dans Marie-Louise ou la permission, une comédie légère avec Kate Beckinsale où il interprète trois rôles (dont celui d’une nonne). Mais celui qui a débuté au théâtre tourne avec des réalisateurs qui le rapprochent de son travail sur les planches : préparation longue, répétitions… C’est le cas avec Philippe Garrel (J’entends plus la guitare) ou encore Jacques Rivette (Jeanne la Pucelle, les prisons).